Loi Pacte : les casinotiers français sont toujours aussi inquiets

Julien E.
Julien E.
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Mi-avril, le gouvernement est allé au bout de la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), une loi qui mènera à la privatisation d’Aéroports de Paris, mais aussi à celle de la Française des Jeux (FDJ). L’ouverture du capital de cette dernière à des investisseurs privés a d’ailleurs du mal à passer, que cela soit à gauche comme à droite. Quant aux casinotiers, ces derniers peinent à dissimuler leurs inquiétudes. Décryptage.

Une loi qui signera l’arrêt de mort des casinos ?

Avant que la loi ne soit définitivement votée en avril dernier, les principaux groupes de casinos du pays avaient tiré la sonnette d’alarme, prévenant que le passage de la loi Pacte provoquerait l’effondrement de l’industrie du jeu en France. Le groupe Tranchant par exemple, qui gère une vingtaine de casinos par délégation de service public, avait déclaré que « La privatisation de la FDJ aurait des répercussions économiques et sociales dramatiques, notamment en termes d’emploi et de santé publique ».

D’ailleurs, qu’ils soient cotés en bourse ou indépendants, les casinotiers implantés dans l’Hexagone partagent tous le même avis. Le problème n’est pas tant que la FDJ soit privatisée, ni même que des bars ou brasseries soient à même d’exploiter des machines à sous d’ici à la fin de l’année. En réalité, ce que demandent les acteurs français du jeu, c’est que la notion de jeux de loterie soit modifiée par texte de loi.

L’autre raison de leurs inquiétudes, c’est la nature extrêmement floue du texte de loi. En effet, les acteurs français des jeux de hasard craignent que le texte ne permettent à la FDJ une fois privatisée d’exploiter des machines à sous. Mais là où il y a anguille sous roche, c’est que la FDJ avait déjà l’autorisation d’exploiter de tels jeux de casino, bien qu’un décret donnait l’exclusivité de cette exploitation aux casinos physiques… À l’issue du passage de la loi, qu’est-ce qui changera, et qu’est-ce qui ne changera pas ?

Un sérieux problème de santé publique…

Rappelons qu’en 2019 les casinos sont très contrôlés en France. Par exemple, si un établissement de jeux de hasard a le malheur de laisser entrer un enfant au sein de ses locaux, il devra fermer dans la foulée. Dans les bars et brasseries, par contre, une simple amende est prévue pour punir ce délit. L’inégalité des sanctions est une chose en soi, mais elle montre une anomalie sur laquelle on ne peut pas fermer les yeux : qu’en est-il de la santé publique et du combat face à l’addiction ? Car en effet, une simple amende ne peut permettre à un mineur ayant accédé à des jeux qui lui sont interdits d’être protégé efficacement.

On comprend donc que la question de l’exclusivité de l’exploitation des machines à sous est secondaire, et cache une réalité bien plus inquiétante...

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