Alors que Macao vient d'annoncer un nouveau record historique pour Octobre 2011, l'AFP vient de paraitre un article sur la formation des croupiers dans l'ancienne colonie portugaise.
Dans une pièce à la décoration criarde, des croupiers distribuent les cartes d'un jeu de baccara tandis que des joueurs observent la roulette. Mais l'argent qui est échangé ici est faux, car nous ne nous trouvons pas dans un casino mais dans une classe de cours.
Chaque année, des milliers d'étudiants de 18 ans et plus viennent se former au Macao Polytechnic Institute (IPM), pour devenir les futurs croupiers de la destination numéro un du jeu au monde. Les jeunes étudiants originaires de Macao sont prioritaires pour obtenir ces places, si ils le désirent.
Une éducation stricte pour une formation complète
On leur apprend comment distribuer les cartes calmement, compter les jetons, calmer un joueur perdant qui s'énerve. Ils doivent ensuite réussir un examen pour chaque jeu de casino : le Baccarat, le Blackjack, le Texas Hold'em, etc.
"On était très mal payé mais maintenant, on gagne beaucoup plus et on a plus peur de ne pas avoir de job" déclare Derek Kwow, 30 ans, qui se reconvertit comme croupier après avoir travaillé 10 ans dans un hôtel. Il a vu le secteur du jeu croitre de manière exponentielle depuis que les licences ont été attribuées aux Las Vegas Sands ou MGM, dans les années 2000. Et il veut en faire partie.
Kwok est un des 6600 étudiants qui suit des cours à l'institut polytechnique. Comme la majorité de ses camarades, il rejoindra le rang des croupiers dans les salles de jeux. Mais l'institut les prépare aussi à des postes annexes comme la sécurité, l'inspection des machines à sous, etc.
Lucy Ki, formateur à l'institut, montre que les chiffres sont excellents. Le salaire moyen à l'embauche est de 1280$ par mois (une fortune comparé aux salaires de la Chine continentale) et le taux de chômage n'était que de 2.6% en Aout dernier.
Mais les casinos ne font pas que des heureux. Yoki Leung, 28 ans, regrette l'avant-ouverture. "Tout le monde était heureux dans le passé avec un salaire de 1000$ par mois. Mais aujourd'hui, même avec ce salaire et étant parmi les mieux payés, nous avons du mal à nous loger". Ses camarades mentionnent également l'inflation, les problèmes sociaux et le poids des horaires de nuit.
Une autre étudiante évoque les sommes d'argent qu'elle voit défiler chaque jour. A seulement 20 ans Mandi Ieong travaille comme hôtesse pour les joueurs VIP provenant de Thailande, de Corée du Sud ou du Japon. "Je les ai vu gagner 1 million de dollars et je les ai vu perdre ce million de dollars donc je ne suis pas réellement excité quand je les vois".
Ieong n'est pas du tout intéressé par le jeu. D'ailleurs elle ajoute: "Avec mes amis, on a réalisé qu'en jouant sur le long-terme, on perd tout. Nous avons étudié les statistiques et nous savons qu'il n'y a rien à gagner."
Selon le professeur Zeng Zhonglu, cet âge d'or de Macao perdurera encore pour 5 ou 6 ans. Il encourage les jeunes étudiants à bien se préparer pour l'avenir, car il est impossible de croître à l'infini, déclare-t-il.
L'article est traduit d'un article original de Judith Evans pour l'AFP.
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