
Sept ans après la légalisation des casinos-resorts, le gouvernement nippon ravive l’ambition initiale de trois complexes intégrés (IR). Selon un rapport interne cité par GGRAsia, Tokyo lancera dès cet été un nouvel appel à candidatures pour attribuer deux licences supplémentaires, avec une validation finale attendue avant décembre 2027.
Osaka, laboratoire grandeur nature des casinos
Seul projet encore en piste, l’IR d’Osaka, fruit d’un consortium MGM Resorts–Orix, est entré en chantier sur l’île artificielle de Yumeshima le 24 avril. L’investissement, renchéri à plus de 3 milliards de dollars, vise une ouverture désormais calée au deuxième trimestre 2030, après plusieurs reports. Pour Tokyo, la mise en route physique du chantier offre un signal de confiance aux investisseurs étrangers encore hésitants.
Pour rappel, le cadre législatif voté en juillet 2018 autorisait trois IR destinés à doper un tourisme hors Tokyo-Kyōto. La pandémie, puis l’inflation, ont décimé les candidatures ; il ne restait plus que celle d’Osaka. En rouvrant deux créneaux, l’exécutif entend donc revenir à l’esprit de la loi et capter une partie des flux touristiques post-Expo universelle 2025.
Hokkaidō et Yokohama en pole position
D’après le Hokkaido Shimbun, Sapporo prépare déjà un dossier axé sur la station balnéaire de Tomakomai, proche de l’aéroport de Chitose et du complexe skiable de Niseko. Yokohama, qui avait retiré sa candidature en 2021 sous la pression électorale, étudie un retour grâce au changement de majorité municipale et à la proximité directe de Tokyo-Haneda. La capitale elle-même reste spectatrice : aucun appel d’offres interne n’est pour l’heure sur la table malgré un bassin urbain de 37 millions d’habitants.
La relance intervient dans un environnement beaucoup plus concurrentiel qu’en 2018 : Wynn bâtit déjà un IR à Ras Al-Khaimah (Émirats arabes unis) pour 2027, tandis que MGM et Genting scrutent aussi la Thaïlande. Les groupes Mohegan, Rush Street ou Hard Rock — recalés lors du premier tour japonais —, pourraient néanmoins retenter leur chance, attirés par la stabilité juridique du marché nippon.
Tour de vis sur les casinos en ligne
En parallèle, le cabinet du Premier ministre Shigeru Ishiba vient d’adopter un plan musclé contre les casinos en ligne illégaux : traque des « affiliés », blocage des paiements et campagnes de prévention ciblant les 18-29 ans, catégorie la plus vulnérable depuis le confinement. Le message est clair : l’offre terrestre doit se substituer, non s’ajouter, au jeu en ligne non régulé.
Pour en revenir aux complexes intégrés, les préfectures intéressées devront former un consortium public-privé, prouver l’adhésion locale et garantir des mesures de lutte contre l’addiction avant la fin 2026. Si les délais sont tenus, le Japon alignerait trois casinos-resorts d’ici 2031, un levier estimé à 20 milliards d’euros annuels de dépenses touristiques. Reste à concilier impératifs de relance économique et vigilance sanitaire : le régulateur exige déjà des plafonds de visites stricts pour les résidents et un suivi médical des joueurs fréquents.
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