
En Inde, c’est un coup d’arrêt historique pour la roulette en ligne. En effet, le Parlement indien a récemment adopté le Promotion and Regulation of Online Gaming Act : une loi qui interdit tous les jeux d’argent en ligne, qu’ils reposent sur l’adresse ou sur le hasard, dès lors qu’une mise en argent réel est en jeu. De Dream11 à MPL et RummyCircle, les géants locaux ont coupé leurs offres pécuniaires du jour au lendemain et, par ricochet, la roulette (« Live » ou RNG) a disparu des applications légales dans le pays.
Pour le site d’analyse économique The Arc, la régulation est susceptible d’effacer des milliards de dollars de valorisation dans l’écosystème indien des jeux d’argent.
La roulette dans le collimateur : chance pure, publicité bannie, plateformes à l’arrêt
La particularité de la loi est sa portée générale : elle couvre tous les jeux « pay-to-play », qu’ils soient dits « de compétence » ou de hasard (la roulette entre dans la seconde catégorie). La conséquence directe du Promotion and Regulation of Online Gaming Act est que les tables de roulette en direct diffusées via les applications d’opérateurs régulés ne sont plus proposées. Quant aux promotions de ces derniers, celles-ci sont devenues illicites.
Dans les jours qui ont suivi le vote, des acteurs majeurs ont suspendu leurs jeux d’argent en Inde, tandis que le sponsor maillot Dream11 s’est retiré de l’équipe nationale de cricket, la loi proscrivant aussi la publicité et le parrainage liés à ces services. Sur le plan macroéconomique, des cabinets et médias juridiques évoquent un choc sectoriel : des revenus et valorisations effacés, des plans sociaux et des recours déjà engagés devant la justice, etc. Mais la lettre de la loi, elle, ne laisse guère place à l’ambiguïté : les jeux d’argent en ligne, roulette comprise, sont désormais prohibés à l’échelle nationale.
Et maintenant, que reste-t-il à part les simulations et le social gaming ?
Pour les amateurs indiens de roulette en ligne, le paysage se recompose autour de trois options. D’abord, le social gaming (simulateurs sans mise, monnaies virtuelles), que le texte n’interdit pas : des applis « gratuites » subsistent, mais aucun gain en argent réel n’est possible. Ensuite, la consommation de contenus tels que les streams et autres tutoriels : celle-ci demeure accessible, mais sans passerelle légale vers des tables en argent réel. Enfin, la tentation de l’offshore : un risque que les opérateurs internationaux eux-mêmes pointent, craignant un report vers des sites non autorisés, donc sans protections, ni recettes fiscales.
À court terme, la jurisprudence pourrait bouger : des recours ont été déposés contre l’interdiction générale des « money games ». Mais, même en cas d’assouplissement, la roulette resterait un cas sensible : jeu de hasard pur, elle figurera vraisemblablement dans la tranche la plus strictement encadrée. En attendant, l’Inde s’installe comme un laboratoire inverse de l’Europe : quand les casinos en ligne européens multiplient les outils de jeu responsable, New Delhi a choisi l’option prohibition pour tout le spectre des jeux d’argent numériques. Et pour la roulette en ligne, la bille s’est arrêtée, pour le moment, sur la case zéro.
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