Tourmente chez Playtech : les dirigeants s’enrichissent, les actionnaires en colère

Julien E.
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Tourmente chez Playtech : les dirigeants s’enrichissent, les actionnaires en colère

Playtech, leader mondial des technologies pour les jeux d’argent en ligne, est plongé dans une controverse depuis l’annonce d’un projet de primes de 100 millions d’euros destiné à ses cadres supérieurs. Ce plan, dévoilé en même temps que la vente de sa filiale italienne Snaitech à Flutter Entertainment pour la modique somme de 2,3 milliards d’euros, a provoqué une vague d’indignation chez les actionnaires, notamment en raison de l'absence de critères de performance pour justifier de telles primes.

Une annonce qui divise chez Playtech

Le 1er octobre 2024, Playtech a annoncé la vente de Snaitech, sa filiale spécialisée dans les jeux et paris sportifs basée en Italie. Parallèlement, la société a proposé un généreux programme de récompenses pour ses dirigeants, dont Mor Weizer, PDG de Playtech, qui en serait le principal bénéficiaire. Bien que le montant exact destiné à Weizer ne soit pas encore connu, la promesse d’une prime ainsi que la garantie pour les dirigeants de toucher 10 % des gains liés à toute vente future ont suscité de vives réactions parmi les investisseurs.

L’un d’eux, Jeremy Raper, a exprimé son mécontentement dans une lettre ouverte adressée au comité de rémunération de la société. Selon lui, ce plan constitue « […] le cas le plus flagrant d’expropriation de la valeur actionnariale dans l’histoire des marchés publics britanniques ». Raper a lui aussi dénoncé le manque de critères de performance, estimant que cette décision crée un dangereux précédent pour la gouvernance d’entreprise.

Raper a également pointé du doigt l’écart entre cette prime et les standards du secteur, estimant que Mor Weizer pourrait recevoir plus de dix fois la rémunération médiane d’un PDG du FTSE 30. Il a mis en garde contre le fait que ce plan pourrait inciter les dirigeants de Playtech à conclure des transactions rapides et risquées pour maximiser leurs bénéfices.

Peter Smith, gestionnaire de Palm Harbour Capital, a lui aussi exprimé son opposition dans une lettre adressée au président de Playtech, Brian Mattingley. Il a critiqué l’ajout de ces primes à un programme de rémunération déjà jugé généreux, soulignant que les dirigeants bénéficient déjà de plans de rémunération liés à la performance. Selon Smith : « […] ce paiement semble avoir été effectué uniquement en raison de l’importante rentrée d’argent issue de la vente de Snaitech ».

Le PDG de Playtech défend son projet

Face à ces critiques, Mor Weizer a défendu le plan, affirmant que celui-ci vise à aligner les intérêts des dirigeants sur ceux des actionnaires, tout en développant les activités de Playtech et en augmentant la valeur de l’entreprise. Il a également souligné la forte performance boursière de Playtech, avec une hausse de près de 80 % du cours de l’action sur les 12 derniers mois.

Malgré la controverse, Playtech a obtenu le soutien d’actionnaires représentant 34,40 % de son capital. Ces investisseurs se sont engagés à voter en faveur du plan. Un vote sur ce projet est prévu d’ici la fin du mois de novembre 2024, et son issue déterminera si Playtech poursuivra son projet ou s’il sera revu.

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