
Un juge sud-africain a ordonné à plus d’une centaine de joueurs de rembourser environ 750,000$ qu’ils avaient empochés grâce à un bug technique sur un jeu de paris en ligne. La décision rappelle qu’un pari n’est valide que lorsqu’un enjeu réel est engagé.
Un bug transformé en “freeroll”
L’affaire remonte à la semaine de Noël 2023. Des joueurs s’étaient rués sur Instant Lucky 7, un jeu de loterie instantanée développé par Betgames et disponible sur la plateforme de paris en ligne Hollywoodbets. Pendant sept jours, un glitch informatique permettait aux utilisateurs de miser et retirer leurs gains… sans que la mise ne soit déduite de leur compte.
En clair : les joueurs pouvaient parier sans rien risquer, une situation que le juge Robin George Mossop du tribunal de Pietermaritzburg a qualifiée d’exploitation évidente du système.
« Les joueurs devaient bien se rendre compte de la faille dans le jeu incriminé, et ils l’ont exploitée », a-t-il déclaré, cité par le Johannesburg Sunday World.
Le magistrat a rappelé qu’un pari suppose obligatoirement une mise et un risque, deux éléments absents dans ce cas.
Gains invalidés et remboursement exigé
Dans sa décision rendue la semaine dernière, le juge a estimé que les mises placées via le jeu défaillant n’étaient pas valides. Résultat : les parieurs doivent restituer les sommes engrangées.
L’opérateur Hollywoodbets, qui avait suspendu le jeu dès la découverte du bug, s’est appuyé sur ses conditions générales prévoyant que tout pari invalide doit être annulé et remboursé.
Le juge a également rejeté l’argument de l’opérateur selon lequel les joueurs auraient agi en collusion pour frauder. Selon lui, aucune preuve n’indiquait une coordination entre les différents parieurs, répartis sur l’ensemble de la région.
“Alors, poursuivez-nous”
Avant l’action judiciaire, Hollywoodbets avait contacté directement les joueurs pour leur demander de rendre l’argent. La majorité aurait répondu par un laconique : « poursuivez-moi ».
« Le requérant s’est exécuté, et c’est pourquoi nous nous retrouvons aujourd’hui devant ce tribunal », a expliqué le juge Mossop, non sans ironie.
Il a toutefois critiqué une précédente ordonnance ayant gelé les comptes bancaires des joueurs concernés, estimant que cette mesure avait causé des difficultés financières disproportionnées.
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