
Sur la scène du Reflect Festival, la grand-messe tech de Limassol, à Chypre, le Deputy CTO de SOFTSWISS, Sergey Kastukevich, a détaillé la bascule d’un groupe iGaming vers l’« IA partout ». Du « nice-to-have » au nerf opérationnel, « […] ajouter un outil n’a aucun sens si les process ne suivent pas ; il faut d’abord déplacer les lignes mentales », a résumé l’intéressé devant un parterre de dirigeants de startups et d’investisseurs.
Concrètement, le fournisseur iGaming a intégré un moteur d’auto-recherche dans sa base de tickets : à chaque incident ou plainte d’un joueur, l’algorithme fouille l’historique et propose une solution, divisant le temps de réponse par deux. Même logique côté back-office : la détection de fraude par réseaux neuronaux scrute désormais les patterns de mise en temps réel, tandis qu’un module de segmentation dynamique ajuste les offres promotionnelles selon le profil comportemental du joueur. Résultat : selon l’équipe data de SOFTSWISS, l’activation ciblée a déjà fait bondir le taux de rétention de 8 %.
Une stratégie d’innovation « scalable » saluée par Oracle
Pour généraliser ces briques sans exploser la dette technique, SOFTSWISS s’est appuyé sur des « AI Agents », des micro-services capables de s’emboîter dans n’importe quel produit maison – du casino en marque blanche au portefeuille de paris sportifs en ligne. Chaque agent possède son propre budget cloud et remonte des métriques de performance qui décident de sa survie : un modèle inspiré des frameworks de la Silicon Valley et désormais formalisé dans un playbook interne.
Cette méthode a valu à Sergey Kastukevich le titre de « CTO of the Year EMEA » aux Oracle Excellence Awards 2025, distinction décrochée fin mars pour « l’orchestration à grande échelle de services IA à haute disponibilité ». De quoi nourrir l’ambition du groupe, qui prévoit d’étendre ses agents à la gestion KYC et au monitoring énergétique de ses data-centres d’ici à 2026.
Les prochaines grandes étapes de l’IA au service des casinos
Parmi les chantiers évoqués : un assistant IA dédié aux opérateurs, capable de produire rapports et campagnes marketing « en langage naturel », et la mutualisation des modèles entre filiales pour réduire de 30 % les coûts de calcul. « L’IA est passée du buzzword à la ligne budgétaire », constate Kastukevich, qui affirme que 70 % des effectifs utilisent déjà au moins un outil maison propulsé par machine learning.
Au Reflect Festival, SOFTSWISS aura donc livré un cas d’école : comment une PME de l’iGaming, née à Minsk il y a quinze ans, peut absorber la rupture technologique sans perdre sa vélocité. Reste à voir si le marché suivra ; mais à en juger par les échanges informels entretenus entre plusieurs opérateurs chypriotes, la porte semble déjà grande ouverte… et désormais pilotée par des agents intelligents. L’IA avance vite, peut-être même un peu trop vite.
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