Les autorités lituaniennes ont tenu, le 20 novembre, une réunion stratégique visant à accélérer et coordonner davantage la suppression des domaines frauduleux. Cette mobilisation intervient alors que le pays fait face à une hausse marquée des escroqueries en ligne et à des difficultés persistantes pour bloquer les sites de jeux d’argent non autorisés.
Cette session, organisée à la Chancellerie du Gouvernement, s’inscrit dans un programme de travail lancé par décret de la Première ministre. Plusieurs organismes publics étaient représentés, illustrant la volonté d’une approche transversale face à une menace numérique de plus en plus sophistiquée.
Une mobilisation interinstitutionnelle inédite
Autour de la table figuraient notamment la Chancellerie du Gouvernement, le Centre national de cybersécurité, le Service de protection des droits des consommateurs, le Département de contrôle des drogues, du tabac et de l’alcool, ainsi que la Banque de Lituanie. L’organisation Debunk.org, connue pour ses analyses technologiques et son travail de longue date dans la détection de fraudes en ligne, participait également en tant qu’expert indépendant.
La Gambling Supervisory Authority, responsable du contrôle du jeu à distance, a dressé un état des lieux préoccupant. Elle est désormais la troisième institution du pays la plus active en matière de restrictions de domaines, avec près de 2 000 sites de jeux illégaux recensés. Ce registre public est régulièrement mis à jour.
Selon les procédures actuelles, lorsqu’un opérateur non autorisé est identifié, le régulateur peut demander, après décision judiciaire, le blocage du site par les fournisseurs d’accès à internet. Les établissements financiers peuvent également être contraints d’interrompre toute opération de paiement avec l’opérateur concerné. À partir du 1er mai 2025, le cadre se durcit encore : les transactions initiées par carte ne seront autorisées qu’avec les opérateurs figurant sur la White List nationale.
Escroqueries en ligne : une menace européenne massive
Les responsables présents ont rappelé l’ampleur du phénomène à l’échelle du continent : les pertes liées à la fraude numérique dépasseraient 4 milliards d’euros chaque année en Europe. Plus de la moitié des cas signalés seraient liés à des activités sur les plateformes de Meta, en particulier Facebook et Instagram, soulignant le rôle central joué par les réseaux sociaux dans la diffusion des arnaques.
Pour y répondre, les participants ont insisté sur la nécessité d’une meilleure synchronisation entre institutions, d’un recours accru à l’automatisation et aux technologies avancées, ainsi que d’une évolution des cadres juridiques pour permettre des interventions plus rapides.
Parallèlement, le pays poursuit un mouvement de réforme plus large. En novembre 2024, la Lituanie a adopté une loi interdisant la majorité des publicités pour les jeux d’argent à partir de juillet 2025, une mesure qui s’ajoute aux efforts déjà engagés contre les opérateurs illégaux et en faveur de la protection des consommateurs.
En bref
La Lituanie consolide son dispositif contre la fraude numérique et les jeux illégaux, avec une coordination renforcée entre institutions, un durcissement des règles financières et une volonté d’intervention plus rapide. Face à des pertes dépassant 4 milliards d’euros en Europe, le pays mise sur la technologie, la régulation et une approche collective pour protéger les utilisateurs et sécuriser l’environnement numérique.


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