Licenciement abusif : William Hill condamné à verser 70 000£ à un cadre injustement accusé d’agression

Julien E.
Julien E.
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Licenciement abusif : William Hill condamné à verser 70 000£ à un cadre injustement accusé d’agression

La célèbre entreprise de paris William Hill UK devra verser près de 70 000£ à un ancien cadre licencié sur la base d’une accusation d’agression sexuelle… finalement infondée. C’est le verdict d’un tribunal du travail britannique, qui a jugé l’enquête interne de l’employeur comme « biaisée et insuffisante ».

Une enquête entachée d’erreurs

Joe Tobin, ancien responsable du référencement (Head of Search) au bureau londonien de William Hill, a été accusé de faute grave suite aux déclarations d’une collègue. Cette dernière l’accusait notamment de lui avoir caressé le dos jusqu’aux fesses à plusieurs reprises et d’avoir mis ses doigts dans sa bouche en riant, lors d’une soirée d’entreprise dans un pub de Soho, le 20 juin 2024.

Mais le tribunal a souligné plusieurs failles majeures dans la procédure disciplinaire. L’enquête avait été menée non par un professionnel RH indépendant, mais par son propre supérieur hiérarchique, Alex Carr, avec qui Tobin entretenait une relation conflictuelle. Ce dernier n’a même pas tenté d’obtenir les images de vidéosurveillance du pub.

Tobin, bouleversé par les accusations, s’est lui-même rendu dans l’établissement pour solliciter les enregistrements, qui ne pouvaient être fournis qu’à la police ou à un avocat. Grâce à son intervention, la police a pu examiner les vidéos et conclure à l’absence totale de comportements déplacés.

Aucune preuve concrète

La seule personne ayant affirmé avoir été témoin de la scène était en état d’ébriété avancée, ayant même vomi durant la soirée. Elle a fourni des témoignages contradictoires, et aucun autre collègue présent ce soir-là n’a confirmé les faits évoqués.

De plus, l’accusatrice a attendu plus de sept semaines avant de déposer une plainte auprès de la police, le 10 août 2024. Avant même l’incident supposé, elle aurait exprimé à plusieurs collègues que Tobin lui donnait des « vibes étranges », sans qu’il ait toutefois jamais eu de comportements déplacés antérieurs.

Le tribunal a aussi évoqué des tensions préexistantes entre les deux salariés, notamment un différend au sujet du conflit israélo-palestinien lors d’une fête de Noël d’entreprise, qui aurait pu influencer ses ressentis.

Un contrat violé par l’employeur

Selon le juge, la vidéo analysée par la police constitue une preuve irréfutable que l’agression n’a pas eu lieu. Le tribunal a donc jugé que William Hill avait rompu le contrat de Tobin de façon abusive, notamment en retenant sa période de préavis.

Ce dossier met en lumière l’importance d’une procédure disciplinaire impartiale et fondée sur des faits vérifiables. Pour William Hill, ce manquement coûte cher — financièrement et en termes d’image. Une affaire qui pourrait faire jurisprudence dans la gestion RH des grandes entreprises du secteur du jeu.

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