Récemment, une affaire de blanchiment d’argent s’est conclue par la condamnation d’une famille italienne à Monaco. En effet, le 29 août dernier, trois personnes ont attiré l’attention du personnel du casino du Café de Paris, à Monaco, en raison de leur comportement suspect. Un père, sa compagne et son fils inséraient de grandes quantités de billets dans les machines à sous sans jouer véritablement. Au total, ils auraient déposé entre 15 000 € et 18 000 € en petites coupures, éveillant les soupçons du personnel de la Société des Bains de Mer (SBM), qui gère le casino.
Blanchiment d’argent dans un casino de Monaco : un stratagème bien rodé
Le trio utilisait une méthode bien ficelée : ils introduisaient des liasses de billets de 20 € dans les machines, ne jouaient que très peu, puis imprimaient des tickets d’avoir qu’ils échangeaient ensuite contre des sommes en espèces. Ce manège s’est répété à trente-trois reprises en l’espace d’une heure, chaque dépôt étant soigneusement calibré pour rester sous la limite de 500 €, au-delà de laquelle une identification avec carte de fidélité aurait été requise. La SBM a vite alerté les autorités monégasques, qui ont intercepté la famille à la sortie du casino.
Une fois sur place, les enquêteurs ont découvert 72 000 € en liquide sur les suspects, dont 57 000 € dans les poches du père. Lors de leur garde à vue, le père, un chef d’entreprise italien spécialisé dans la fabrication de glaces et de chocolats, a expliqué que l’argent provenait de paiements en espèces non facturés d'environ 10 000 € par mois. Selon ses dires, la famille se trouvait à Monaco pour assister au tirage de la Ligue des Champions et souhaitait simplement échanger des petites coupures contre des billets plus importants, une explication jugée peu convaincante par les autorités.
Le procureur de Monaco, Stéphane Thibault, a qualifié cette opération de « blanchiment d’abus de biens sociaux », soulignant que la famille n’était pas venue pour jouer mais pour dissimuler l’origine des fonds. Pour assurer la défense de la famille, son avocat, Me Grégoire Gamerdinger, a plaidé que l’argent provenait de sources licites et que les agissements de ses clients relevaient d’une maladresse due à leur statut financier. Il a ainsi demandé leur relaxe immédiate.
Une condamnation assez lourde qui démontre la vigilance des casinos
Cependant, le tribunal n’a pas été convaincu par les arguments de l’avocat. Le père a ainsi été condamné à quinze mois de prison avec sursis et au paiement d’une amende de 15 000 €, sa compagne à cinq mois avec sursis et 5 000 € d’amende, enfin, le fils a écopé d’un mois de prison avec sursis. Les trois ont été reconnus coupables de blanchiment et de manquements à la législation monégasque sur les transactions en espèces.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette affaire souligne la vigilance des casinos face aux tentatives de blanchiment, dans un secteur étroitement surveillé pour prévenir ce type de délit.
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