Une étude majeure commandée par la UK Gambling Commission (UKGC) révèle qu’environ 2,7 % des adultes britanniques souffrent d’un trouble lié au jeu d’argent. Cela représente près de 1,4 million de personnes confrontées à une forme d’addiction, un chiffre stable mais toujours préoccupant pour les autorités.
Une enquête à grande échelle sur les habitudes de jeu au Royaume-Uni
Réalisée par le National Center for Social Research et l’Université de Glasgow, la Gambling Survey for Great Britain a interrogé 19 714 adultes, soit l’échantillon le plus vaste depuis la création de cette étude annuelle. L’objectif : mieux comprendre l’impact du jeu sur la société britannique et orienter les futures mesures de prévention.
Les résultats montrent que 48 % des adultes ont joué au moins une fois au cours du dernier mois, que ce soit à la loterie, dans les paris sportifs ou en ligne. En excluant la loterie, ce taux chute à 28 %. Mais surtout, 2,7 % des participants ont obtenu un score de 8 ou plus à l’indice PGSI (Problem Gambling Severity Index), un seuil considéré comme indicateur d’addiction sévère.
La UKGC renforce la régulation du secteur
Face à la persistance du problème, la UK Gambling Commission poursuit ses efforts pour encadrer les pratiques de jeu et protéger les joueurs à risque.
Depuis 2019, le régulateur a :
- Réduit la mise maximale sur les bornes de paris fixes (FOBTs) de 100 £ à 2 £ ;
- Interdit la lecture automatique sur les jeux en ligne et ralenti la vitesse de jeu pour limiter les comportements compulsifs ;
- Renforcé les contrôles d’âge dans les établissements physiques ;
- Mis en place des vérifications financières “légères” pour les joueurs dépensant plus de 150 £ par mois, sans impact sur leur cote de crédit ;
- Supprimé les conditions de mise excessives sur les bonus et promotions.
Selon Andrew Rhodes, directeur général de la UKGC, ces mesures visent à encourager les opérateurs à « analyser les risques au sein de leur propre clientèle » et à adapter leurs stratégies de jeu responsable en conséquence.
Un taux d’addiction stable, mais pas rassurant
La Commission précise que le taux de 2,7 % de joueurs problématiques reste statistiquement stable par rapport à 2023. Si la situation ne s’aggrave pas, elle ne s’améliore pas non plus.
Un score supérieur à 8 à l’indice PGSI indique une perte de contrôle du comportement de jeu, accompagnée de conséquences négatives significatives dans la vie quotidienne. Les chercheurs notent que ce profil concerne en grande partie les joueurs les plus réguliers, souvent actifs à la fois en ligne et en points de vente physiques.
En bref
Le Royaume-Uni maintient un taux d’addiction au jeu relativement stable, mais la prévalence du gambling excessif continue de représenter un défi majeur pour les autorités et les opérateurs.
La UKGC appelle les acteurs du secteur à renforcer leurs politiques de prévention, alors que près de la moitié des adultes britanniques continuent de miser régulièrement.
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